De Fra Angelico à Saint Philippe Néri
Je voudrais revenir sur une œuvre de l’exposition Fra Angelico qui vient de fermer ses portes au musée Jacquemart-André. Ce tableau surprenant, s’appelle Thébaïde, du nom de la région méridionale d'Egypte où s'installèrent les premiers moines ermites. Il représente de multiples petites scènes de la vie des pères du désert et témoigne de la nostalgie de l’époque pour l'ascèse des premiers temps de l'Eglise. Sous cette appellation, "Thébaïde", les artistes transmettaient des modèles de vie vertueuse.
Les spécialistes attribuent celui-ci à Fra Angelico, aux environs de 1420. C’est une œuvre de jeunesse où la finesse des détails s'explique aisément quand on sait que Fra Angelico a commencé la peinture par la miniature. La palette en demi-teinte dans une grande gamme de gris allant de gris bleu au gris doré illustre la vie des moines.
Mais quel rapport avec saint Philippe Néri ? Eh bien, notre saint a fréquenté le couvent San Marco où Fra Angelico avait décoré chaque cellule et où les dominicains, sous l’influence de Savonarole qui y avait vécu, avaient retrouvé un renouveau ascétique. L’idéal des pères du désert n’était pas loin. Est-ce l’origine de l’amour inconditionnel que saint Philippe leur portait ?
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Quelques scènes de vie quotidienne et de travaux des champs
l'étude ou la paternité spirituelle
sans oublier l'entraide et le service aux moines plus agés
mais les tentations demeurent !
et le démon n'est jamais bien loin,
enfin, le combat spirituel permet la rencontre avec les bêtes sauvages,
ou le commerce avec les anges,
avant-goût de la naissance au ciel...